http://ishime.livejournal.com/ ([identity profile] ishime.livejournal.com) wrote in [personal profile] soleil_ambrien 2011-01-09 10:19 pm (UTC)


J'ai l'impression qu'actuellement on encense le modèle communautariste et traîne dans la boue le modèle basé sur l'assimilation. Je ne pense pas qu'on puisse dire que l'un a fondamentalement raison et l'autre tort. Le modèle d'assimilation a au moins le mérite de vouloir intégrer complètement les immigrés, et de refuser l'idée de les séparer du reste de la population. (Après, ça se faisait par l'abandon de la culture d'origine, mais si on prétend que le modèle communautariste peut ne pas être excessif, je pense qu'on pourrait aussi remettre celui-ci à jour.) Le communautarisme, du moins lorsqu'il est ethnique, a une fâcheuse tendance à déboucher sur un repli communautaire et un refus de toute adaptation aux coutumes du pays d'accueil. Ce qui a donné lieu, il me semble, à des gens qui réclamaient des lois différentes pour une communauté ! (Je n'ai plus les références exactes, mais je me souviens d'un article décrivant un mouvement de musulmans canadiens demandant le droit d'appliquer la charia dans leur communauté.) Bref, les deux modèles ont leurs défauts.
Je ne voulais pas dire que le repli communautaire est la seule cause de ce phénomène ! C'est vrai que la société blanche les décrit systématiquement comme "immigrés" (la formule "immigrés de 2nde / 3ème génération" est une sacré aberration, par exemple). Mais on entend aussi beaucoup de jeunes membres de ces communautés se décrire comme non français (en se décrivant par leur appartenance à une communauté et en s'opposant aux "français"). Et à mon avis, ça entretient tout autant le phénomène, et c'est d'autant plus malsain que ça vient "de l'intérieur".

Pour être honnête, je pense que, plus encore que les origines banlieusardes, l'islam est un facteur majeur de rejet. Je ne connais pas bien les différents courants, mais de façon générale, il tend à se radicaliser et à refuser les concessions, et la société française l'accepte de plus en plus mal. (Après, qui est venu en premier de l'oeuf et de la poule...)
Sans vouloir paraître cynique, je pense qu'avant de travailler sur la couleur de peau, résoudre les problèmes de tensions religieuses assainirait considérablement le terrain. Mais ça... wishful thinking, dans les conditions actuelles. Personne n'a envie de faire de concessions, d'un côté comme de l'autre. Et on ne peut pas nier que certaines pratiques associées à l'islam posent un gros problème d'incompatibilité avec la loi française (tout ce qui concerne la condition féminine entre en conflit avec le principe fondamental d'égalité - sans même entrer dans le débat sur la compatibilité ou l'incompatibilité de l'islam avec la notion de laïcité)...

J'ai toujours trouvé bizarre cette interdiction de prendre la couleur de peau en compte dans les sondages. Ca part sûrement d'une bonne intention, m'enfin, ça vire à la politique de l'autruche... Et ça doit rendre impossible toute étude sérieuse sur le racisme et la discrimination !

Oh, ne t'en fais pas pour ça. Tu as plus de chances de me mettre en rogne que de me blesser - et la rogne, ça passe. C'est sûrement un sujet plus sensible pour toi que pour moi.

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