soleil_ambrien (
soleil_ambrien) wrote2011-11-15 03:11 pm
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Messe, religion, foi perdue and other stuff
Au début, j'ai pensé à mettre ce post sous F-cut, et puis je me suis dit que comme ça risquait de tourner à la discussion philosophique, autant le poster de manière ouverte.
Sauf que. J'ai regardé un peu cette messe dimanche, quand elle a commencé à être diffusée sur le Net, et j'en ai encore réécouté des bouts hier, et ça me déprime un peu. Je me souviens de cette époque quand j'étais petite où j'avais la foi, vraiment, et cela me donnait des ailes. J'y croyais dur comme fer, cela rendait le monde cohérent et juste et je me sentais accompagnée, où que je sois.
Et puis, vers les treize-quatorze ans, en quatrième, j'ai perdu la foi et ça a été comme une bougie qui s'éteint. J'en parlais récemment à Milora qui m'a proposé le mot de "lucidité", et c'est un peu cela, mais sans la connotation méliorative du terme, qui détient "lux", donc la lumière, dans sa racine. J'avais plutôt l'impression de quelque chose qui s'assombrit. Soudain, le monde était vide, ou en tout cas, mis en question.
Et je me sens seule dans l'univers, qui n'est plus un cosmos bien rangé. Je ne sais pas si Dieu existe, et s'il existe, comme une entité bienveillante ou au moins présente, alors j'ai tort de ne pas y croire car cela m'avait autrefois apporté du réconfort. En même temps, s'il n'existe pas (ce qui est plus plausible, je le reconnais), je ne perds rien. Mais cela rend la vie un peu plus triste.
Voilà là où j'en suis, pour le moment.
Et vous ? Est-ce que vous vous définissez comme croyant, agnostique ou athée ? Pourquoi ? Avez-vous "perdu" ou "gagné" la foi, et si oui, quand et comment ? J'aimerais bien en parler avec vous, si vous ne trouvez pas ça trop personnel, évidemment. ^^
[edit] Je répondrai en détail à tout le monde, ne vous inquiétez pas. Pour l'heure, je suis juste prise par
muse_random. ^^
Vendredi, mes parents sont allés à une messe antillo-guyanaise à Notre Dame. Je les aurais bien accompagnée, mais ce jour-là, j'étais chez Nelja. ^^ Et puis d'ordinaire, la religion, ce n'est pas trop mon truc : je me considère comme agnostique. Mes parents aussi, mais en l'occurrence, la nièce de mon beau-père chantait au micro, et ils voulaient surtout la voir (et l'entendre) elle.
Cette célébration, la voici. Je vous conseille d'en regarder au moins le début, même si vous n'y croyez pas une seconde comme moi, parce que les chants sont vraiment jolis. Et les messes créoles sont vraiment très vivantes, rien à voir avec ce que l'on fait d'ordinaire en métropole.
Cette célébration, la voici. Je vous conseille d'en regarder au moins le début, même si vous n'y croyez pas une seconde comme moi, parce que les chants sont vraiment jolis. Et les messes créoles sont vraiment très vivantes, rien à voir avec ce que l'on fait d'ordinaire en métropole.
Sauf que. J'ai regardé un peu cette messe dimanche, quand elle a commencé à être diffusée sur le Net, et j'en ai encore réécouté des bouts hier, et ça me déprime un peu. Je me souviens de cette époque quand j'étais petite où j'avais la foi, vraiment, et cela me donnait des ailes. J'y croyais dur comme fer, cela rendait le monde cohérent et juste et je me sentais accompagnée, où que je sois.
Et puis, vers les treize-quatorze ans, en quatrième, j'ai perdu la foi et ça a été comme une bougie qui s'éteint. J'en parlais récemment à Milora qui m'a proposé le mot de "lucidité", et c'est un peu cela, mais sans la connotation méliorative du terme, qui détient "lux", donc la lumière, dans sa racine. J'avais plutôt l'impression de quelque chose qui s'assombrit. Soudain, le monde était vide, ou en tout cas, mis en question.
Et je me sens seule dans l'univers, qui n'est plus un cosmos bien rangé. Je ne sais pas si Dieu existe, et s'il existe, comme une entité bienveillante ou au moins présente, alors j'ai tort de ne pas y croire car cela m'avait autrefois apporté du réconfort. En même temps, s'il n'existe pas (ce qui est plus plausible, je le reconnais), je ne perds rien. Mais cela rend la vie un peu plus triste.
Voilà là où j'en suis, pour le moment.
Et vous ? Est-ce que vous vous définissez comme croyant, agnostique ou athée ? Pourquoi ? Avez-vous "perdu" ou "gagné" la foi, et si oui, quand et comment ? J'aimerais bien en parler avec vous, si vous ne trouvez pas ça trop personnel, évidemment. ^^
[edit] Je répondrai en détail à tout le monde, ne vous inquiétez pas. Pour l'heure, je suis juste prise par
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no subject
La foi, je ne l'ai jamais eu et je ne l'aurais sûrement jamais. Et je trouve ça assez malheureux.
Je m'explique ! ^^
Personnellement, j'ai été élevée dans une famille catholique. J'ai donc suivi le parcours type : baptême, catéchisme, petite communion et profession de foi. J'ai été dans un collège privé catholique, dans un lycée privé catholique et actuellement j'étudie à l'Université Catholique de Lille. ^^
Lorsque j'y repense, je n'ai jamais été trop attirée par la religion. Quand j'étais gamine, j'adorais le catéchisme mais avec le recul, je pense surtout que j'aimais y aller parce que c'était sympa. ^^ On construisait une roulotte avec des bacs de lessive, on faisait une crèche vivante à Noël, on chantait...
Même petite, j'ai toujours eu du mal à croire à tout ce qui était dit (ex: les miracles, la résurrection, l'immaculée conception...) Parce que, scientifiquement, je ne voyais pas comment c'était possible. J'étais le genre de gamine qui voulait des explications sur tout et qui adorait les sciences naturelles. Dieu, ce n'est pas super explicable scientifiquement pour une gamine de 8 ans.
Aujourd'hui, je suis toujours confuse. J'ai envie d'y croire mais sans preuve ? C'est impossible pour moi. J'ai besoin de faits, de manifestations physiques.
Sans compter que l'Église me met mal à l'aise. Je suis peut-être excessive dans mes propos mais j'ai l'impression d'avoir une secte en face de moi. L'Église prêche certains préceptes parfois douteux (homophobie,refus du préservatifs et de la contraception...) et enjoint les fidèles à les respecter.
Par ailleurs, la messe me met mal à l'aise. Là encore, j'ai l'impression d'être dans une secte. C'est un sentiment qui ne me quitte jamais. (Mais j'avoue que je suis impressionnée par les architectures des bâtiments)
Pour résumer brièvement mes propos :
- L'absence de manifestations physiques pour prouver la véracité des faits me perturbe au plus au point. C'est un véritable blocage pour moi dans mes rapports avec la religion en général.
- Concernant l'Église catholique en particulier, j'ai parfois l'impression de me retrouver face à une secte.
Pour conclure, j'ai toujours été confuse à propos de la religion. Je le suis toujours et je le resterais probablement jusqu'à la fin de ma vie.
Je suis probablement athée même si j'aimerais bien être croyante. ^^
Pour en venir à ton cas personnel, peut-être y a-t-il eu un évènement dans ta vie qui t'a amené à perdre la foi ? Je trouve ça malheureux de l'avoir perdu car j'ai bien conscience du réconfort que la religion peut apporter à une personne.
no subject
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Je pense que l'Église infantilise les hommes. Ces derniers se retrouvent comme des enfants agrippés aux jupes de leur mère, incapables d'affronter seuls le monde réel. Je ne pense qu'embrigader en faisant répéter des paroles et en réitérant régulièrement les mêmes gestes aide réellement l'homme à affronter la réalité.
Pour renforcer le côté secte, on peut aussi parler des enseignants dans des établissements catholiques qui enseignaient uniquement la théorie créationniste aux élèves en SVT ! Je crois que ce genre de chose se passaient aux États-Unis.
Ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à voir en l'Église une sorte de secte modérée. :) (Le seul truc bien, c'est qu'au moins elle ne pique pas les sous des gens).
no subject
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Hormis cela, je dois avouer que l'aspect secte ne me gêne pas trop en soi. ^^" Peut-être parce que je suis d'origine antillo-guyanaise, et que toutes les célébrations sont donc très exubérantes. Donc je n'arrive pas à bien me rendre compte...
Le pardon, je trouve cela très beau. Par contre, en effet, le péché originel et tout ce délire sur la femme coupable me gêne beaucoup, c'est vrai. Même si j'aime sa valeur poétique et symbolique, je trouve cela assez malsain d'y croire sérieusement.
Pwassonne, tu as très bien résumé ce que je ressentais. Avoir besoin de Dieu est effectivement très différent du besoin de l’Église, et même d'une religion en général.
Terpine, ce que tu dis sur l'infantilisation rejoint notre conversation loiiiiin plus haut avec Jainas et Nelja sur l'esprit critique, je crois. ^^
Pour le créationnisme, cette vaste blague, il n'entre pas dans le débat, à mon avis. Je le savais déjà et l'ouvrage Archive des Anges que m'a passé Nelja me l'a re-confirmé, mais du point de vue des Anciens, c'est une aberration. Même les coptes des premiers âges n'ont jamais vu en la Bible qu'une allégorie.
no subject
En fait, ma foi mélangeait science et religion. Par exemple, j'avais dans l'idée que Dieu avait créé le Big Bang, et que pour le reste, eh bien, Il (et par extension, Jésus) pouvait transgresser les lois de la physique autant qu'il le voulait, puisque c'était Dieu. De nos jours, j'emploierais le terme de "Reality Warper". XD
Non seulement le catéchisme me plaisait, mais il me touchait. J'étais très émue à ma première communion, par exemple. Aujourd'hui, je me rends compte que ça s'est peu à peu perdu, et qu'à ma profession de foi, paradoxalement, je ne croyais presque plus (j'étais devenue déiste, mais à tendance agnostique).
Mais je trouve cela étonnant que tu aies envie d'y croire, surtout que lorsqu'on est passé de l'autre côté, c'est difficile de revenir - même si ça arrive, rarement. Le coup du "Tu dois y croire sans preuves" ne marche tout simplement plus sur moi. Et je pense donc qu'on ne peut pas savoir; que ces preuves, elles sont impossibles à recueillir.
Pour l’Église en tant qu'institution, je suis d'accord, certains préceptes me gênent. Mais à ce niveau, j'ai aussi eu la chance de rencontrer des religieux ou des personnes assimilées (professeurs en école catho, par exemple) qui étaient tolérants, ou du moins, qui le semblaient. Je détache donc le corps extrémiste du Vatican du clergé en général. ^^
Pour la messe, au contraire, j'ai personnellement un sentiment très fort de communauté, de fusion, de groupe. Est-ce que tu ressens cela envers toutes les messes, ou juste certaines de ses incarnations ? Je pense notamment à la vidéo que j'ai postée dans cette entrée, et qui peut sembler très vivante, mais aussi peut-être sectaire, et je tiens à m'excuser si je t'ai mise mal à l'aise.
Non, aucun évènement particulier ne m'a menée à perdre la foi (ni deuil, ni séparation, rien de ce genre). Simplement, j'ai commencé à relier les mythes (surtout grecs et égyptiens) et la religion chrétienne, et me suis aperçue qu'ils se répondaient. Oh, comme le mythe d'Osiris ressemble à celui du Christ... Mais pourquoi l'un serait bidon, et l'autre pas, au fond ?
Donc je suis devenue déiste, sans m'investir dans la religion mais en croyant toujours à un Dieu bienveillant, Grand Horloger inconnu, voire disparu. Et j'ai glissé de ce statut à celui d'agnostique "doux", puis "dur". ^^
Je suis d'accord pour ce que tu dis à propos du malheur d'avoir perdu la foi, et du réconfort que je n'ai donc plus ; mais d'un autre côté, je ne suis pas certaine de vouloir retrouver cette foi. Bien qu'elle m'ait emplie de l'intérieur, j'ai maintenant l'impression qu'elle était basée sur un mensonge.